Alors que les projets de réensauvagement se multiplient au travers de l’Europe, Forêt & Naturalité aborde ce concept qui ouvre de nouvelles perspectives sur la manière de mener nos politiques de conservation de la nature et de développement de la biodiversité. Forêt & Naturalité analyse les nombreuses opportunités s’offrant à la Wallonie.

Remettre la nature sauvage au cœur de nos territoires : voilà un défi qui semble de plus en plus prendre corps dans l’esprit des gestionnaires d’espaces naturels en Wallonie et en Europe ! Sans verser dans un dualisme humain contre nature, gestion ou non-gestion, ni paysages sauvages versus culturels, le rewilding (ou « réensauvagement ») est un concept qui ouvre de nouvelles perspectives sur la manière de mener nos politiques de conservation de la nature et de développement de la biodiversité.

Sous cette bannière se présentent différentes orientations ou techniques de restauration des dynamiques et processus naturels, qui permettent une expression plus complexe des relations interspécifiques et dont profitent un grand nombre d’espèces. Un peu partout, l’Europe voit se développer des projets qui en appliquent les principes et en récoltent les bénéfices. Outre les aspects positifs directs pour la biodiversité, de nombreux services écosystémiques se renforcent suite aux actions de rewilding. Le faible degré (voire nul après restauration) d’intervention humaine est aussi un avantage sur le plan économique par rapport aux techniques de gestion traditionnelles. Enfin, il répond à un besoin de reconnexion de l’homme à la nature, pas seulement à des fins écotouristiques, mais de manière plus profonde également dans sa manière de construire une cohabitation avec le vivant.

Si le rewilding apporte bien des bénéfices et des solutions pertinentes et pragmatiques dans un grand nombre de contextes, ces actions nécessitent néanmoins un cadre sociopolitique adéquat et doivent se penser avec précision et précaution. Après le loup, la cigogne, le lynx et le castor, verrons-nous bientôt des bisons en forêt wallonne et des vautours dans notre ciel ?